Avoir un chien ou un chat n’est pas compliqué.
Un peu de bon sens et quelques connaissances de base conditionneront
les relations harmonieuses entre vous et le nouvel arrivant.
Pour Médor
La première nuit après le refuge
Si la sortie du refuge est, la plupart du temps, une délivrance pour les chiens qui retrouvent un foyer et qui reprennent tout de suite leurs aises, il arrive qu’il leur soit difficile de se réadapter à une maison après avoir connu plusieurs mois ou plusieurs années de box, sans compter le traumatisme que leur a causé leur abandon. Le maître mot est donc la patience. Laissez à votre nouvel ami le temps de trouver ses marques, de comprendre qu’il ne faut pas toucher ceci ou cela, grimper ici ou là, prenez le temps de l’éduquer. Il est arrivé que certains adoptants, mal renseignés et peu persévérants, ramènent le chien qu’ils avaient adopté dès le lendemain parce que la nuit avait été agitée ! Ne commettez pas cette erreur : soyez conscients qu’un changement brutal s’est produit pour cet animal qui, comme tout un chacun, a besoin de temps pour s’adapter à son nouvel environnement, pour se faire des repères. Il mérite cette bienveillance.
Lors de son arrivée chez vous, évitez-lui une trop grande agitation. Venez le chercher de préférence le matin pour lui laisser le temps d’explorer dans la journée. Montrez-vous calme et rassurant. Présentez lui son panier, le coin où il va manger, faites-lui faire un petit tour du jardin, par exemple, puis laissez-le se familiariser avec tout cela. Ne vous découragez pas s’il ne vient pas tout de suite vers vous : son affection viendra avec la confiance qu’il prendra en vous.
On ne laisse jamais un enfant seul avec un chien, quelle que soit sa race, même si c’est le chien de la maison.
Les balades
Un chien doit sortir tous les jours :
– trois ou quatre fois par jour, (selon la capacité de sa vessie, son âge aussi !) on fait le tour du pâté de maison pour la pause pipi.
– une vraie balade, d’une demi-heure minimum pour se défouler, se dégourdir les pattes. Attention, pour certaines races ou certains individus, ce sera très insuffisant.
De l’exercice en quantité suffisante est la condition pour avoir un chien calme à la maison.
Attention, les premiers temps, à le garder en laisse, le temps qu’il s’habitue à vous et à son nouveau territoire. Le rappel se travaille et est rarement inné.
Les sorties en ville exigeront que vous portiez sur vous de petits sacs pour ramasser les déjections que vos chiens laisseront derrière eux. Personne n’apprécie de marcher dedans, même si cela porte bonheur, et surtout, c’est la loi : l’article R.632-1 du Code pénal dispose qu’ « est puni de l’amende prévue pour les contraventions de la 2e classe le fait de déposer, d’abandonner ou de jeter, en un lieu public ou privé, à l’exception des emplacements désignés à cet effet par l’autorité administrative compétente, des ordures, déchets, matériaux ou tout autre objet, de quelque nature qu’il soit, si ce dépôt n’est pas effectué par la personne ayant la jouissance du lieu ou avec son autorisation. (…) »
Si vous promenez votre animal sans laisse, attention à ne jamais le perdre de vue, pour vous et pour lui : à plus de 100 mètres, il est considéré en état de divagation et risque la fourrière.
A table !
– un chien doit manger à heures fixes, deux fois par jour de préférence, (surtout s’il appartient à une race sujette à la torsion d’estomac) et dans un endroit calme. En aucun cas, il ne faut déranger un chien en train de manger. Si vous avez des enfants, voilà une des premières règles à leur inculquer.
– un chien bien éduqué mange après son maître.
– attention à respecter les doses conseillées par le vétérinaire. Les friandises ne sont pas interdites, quelle tristesse sinon ! mais il ne faut pas en abuser non plus : un chien obèse est un chien malheureux dont la durée de vie est écourtée et la santé plus fragile. Attention : un chien n’est pas une poubelle de table ! On évitera donc de le lester de tous les reliefs de repas, pour sa santé d’abord et pour éviter d’avoir un chien qui quémande en permanence. Ignorez-le s’il vous sollicite et récompensez-le s’il se tient à l’écart sagement.
– certains aliments ne doivent pas être donnés aux chiens, soit parce qu’ils les digèrent mal, ceci entraînant des désordres intestinaux dont vous et vos tapis serez les piteux bénéficiaires, soit parce qu’ils sont dangereux pour leur santé : certains comme le chocolat par exemple sont toxiques, parfois mortels. On respectera donc un régime sans chocolat, ni pomme de terre, ni pain, ni oignons, ni pois chiches, ni céréales mal cuites, ni viande ou poisson crus (si vous êtes adepte du BARF, le recours à un spécialiste de cette nutrition sera nécessaire), ni sauces en tous genres, ni os de poulet et de lapin qui risquent de perforer l’estomac. On limitera aussi le sucre et les produits sucrés.
– si vous possédez un grand chien, ne lui faites pas faire d’exercice après le repas : il risque la torsion d’estomac, souvent fatale. Donc après la soupe, la sieste, ou une petite balade planplan !
Le dodo
Un chien doit avoir à sa disposition un lieu où il puisse être tranquille. Installez donc son panier dans un coin à l’écart, d’où il ne puisse pas surveiller les déplacements des habitants de la maison (pas dans un couloir, pas sur un lieu de passage, pas en haut d’un escalier). S’il y a des enfants dans la maison, il faudra leur apprendre à ne pas déranger le chien lorsqu’il est dans son panier.
S’il doit rester dehors, veillez à ce qu’il ait une niche à sa taille, de préférence en bois, et bien isolée de l’humidité (par le toit et par le sol): une surface en caillebotis par exemple autour de la niche suffisamment grande pour l’empêcher de patauger dans la boue, est indispensable. L’hiver, vous pouvez placer devant l’ouverture de la niche une toile épaisse ou des bandes de plastique épais pour l’isoler des courants d’air. Une niche équipée d’une chicane est aussi efficace pour le protéger du froid.
La chaîne
C’est loin d’être la meilleure solution. Si vous ne pouvez vraiment pas faire bénéficier votre chien d’un jardin clos, sachez que la loi vous oblige à installer une chaîne d’au moins trois mètres. Veillez à ce qu’il ne puisse pas s’entortiller autour d’un arbre, d’un piquet et ainsi se blesser : plusieurs systèmes existent pour éviter cela. Pensez aussi à installer une chaîne coulissante sur un câble, ce qui lui laissera une plus grande liberté. Surtout pas de collier étrangleur, ni de chaîne sans collier en cuir pour la retenir.
En vacances
Le mieux est évidemment d’emmener votre chien avec vous. Si vous optez pour la pension, pensez à vous renseigner sur les tarifs et sur les conditions de vie des chiens. Les vaccins seront généralement obligatoires. Pensez aussi que certains chiens, qui ont déjà connu l’abandon, ne supportent pas la pension, revivant alors leur calvaire, allant parfois jusqu’à se laisser dépérir. Supporterez-vous de laisser votre chien gémir de chagrin, seul, pendant que vous bronzerez sur la plage ?
L’école
Une fois à la maison, le chien, en particulier s’il est jeune, va vous tester. Les premiers jours, ce sera un élève modèle : vous vous relâcherez alors. Fatale erreur ! Vous ne devez pas vous laisser dominer par votre chien et vous devez, même si ce n’est pas trop votre truc, instaurer des règles précises auxquelles on ne déroge pas, au risque de vous retrouver sur le tapis pendant que votre chien squattera le canapé ! Ce qui ne veut pas dire que la maison va ressembler à un camp militaire : diverses méthodes positives existent. Donc, travaillez avec votre chien le rappel, les ordres de base (assis, couché, lâche…) avec des friandises (le net regorge de tutos pour vous donner des idées ou mieux, contactez un éducateur) et faites-vous obéir sans vous laisser démonter par un ado en rébellion. Mais jamais de violence ni de punition différée. C’est non seulement cruel mais aussi complètement inutile !
Fermeté, autorité et douceur.
Et puis apprendre des « tours » à votre chien renforcera le lien qu’il y a entre vous. Faites des activités avec lui, votre amitié n’en sera que plus forte.
Pour Mistigri
Les premiers jours après le refuge
Le chat est un animal territorial : en changeant de lieu, il perd tous ses repères et doit se réadapter à un nouvel environnement : Matou a donc souvent tendance à rechercher son ancien territoire et à fuir son nouveau foyer. Pour lui laisser le temps de retrouver ses marques, il est important de l’enfermer à l’intérieur, d’abord dans une pièce, puis de lui ouvrir progressivement la maison et au bout de trois semaines minimum, de lui ouvrir le jardin. Ce traitement, qui peut sembler barbare, vous évitera d’aller chercher votre nouveau colocataire à son ancien domicile ou pire, de le voir s’enfuir et jamais revenir. Beaucoup de chats, notamment sur les lieux de vacances, disparaissent car on les a laissés sortir trop tôt. On trouve aussi chez les vétérinaires des diffuseurs spéciaux qui aident le chat à se sentir chez lui. Evidemment, les durées sont différentes selon les individus : certains seront tout de suite à l’aise, d’autres auront besoin de plus de temps et resteront cachés longtemps sous les meubles pour n’explorer que lorsque vous n’êtes pas là.
A table !
A la différence du chien qui doit être nourri à heure fixe, le chat régule tout seul la fréquence de ses repas (sauf si vous avez adopté le glouton de service). Vous pouvez donc lui laisser à toute heure ses croquettes, toujours accompagnées d’eau fraîche. Pas d’excès toutefois, l’obésité chez les chats étant hélas fréquente.
Le dodo
Vous trouverez dans le commerce moult paniers, coussins, couches moelleuses qui vous sembleront le nec plus ultra. N’ayez pas d’illusion : c’est matou qui choisira lui-même l’endroit où il dort. Na ! Les lieux en hauteur ont souvent leur préférence. Beaucoup ont une affection nette pour les « nacelles » suspendues aux radiateurs, aux simples cartons aussi ! Qui a dit que les chats aimaient le luxe ?
Le quotidien
S’il a accès à l’extérieur, Mistigri organisera ses journées comme il l’entend, entre siestes, chasse, resto… Si vous vivez en appartement, il est important que Minou ne s’ennuie pas et qu’il puisse assouvir son instinct de chasseur par l’intermédiaire de jouets, d’arbres à chats à escalader, de griffoirs, de jeux pour attraper la nourriture… Il faut enrichir son milieu de vie sous peine de voir vos soirées accaparées par un moustachu déchainé ou pire, de le voir développer des troubles du comportement en raison de l’ennui.
L’indépendance
Si le chat est réputé plus indépendant que le chien, il en est certains qui souffrent de la solitude et qui ont besoin d’avoir leur humain sous la patte pour être heureux. Écoutez donc les conseils des bénévoles qui vous indiqueront dans la mesure du possible les matous que vous pourrez facilement laisser seuls et ceux, destinés à des personnes qui ne travaillent pas ou qui sortent peu, qui ont besoin d’une réelle présence. Comme un chien, un chat se choisit en fonction de son caractère et de sa compatibilité avec votre style de vie.
Avec cela, vous êtes armés pour accueillir l’élu moustachu de votre cœur !