Communiqué de la présidente, Frédérique Boissy : Le 24 février 2020, la SPA de l’Enclave des Papes, que je représente, a déposé plainte en gendarmerie pour maltraitances sur animaux et a informé M. le maire de Valréas, Patrick Adrien, de la situation. Immédiatement, il mettait en relation sa police municipale et la gendarmerie qui envoyait une patrouille sur place pour constater dans les heures qui suivirent.
Je remercie M. le maire et les gendarmes de leur intervention rapide.
Actuellement une enquête est en cours et le dossier, une fois clos, devrait partir à l’instruction. Laissons les autorités faire leur travail afin d’apporter des solutions à notre demande de défense et protection des animaux cités et gardons-nous des invectives faciles et hâtives qui ne les serviront pas.
A l’heure où la protection animale semble enfin connaître quelques frémissements de progrès, à l’heure où l’animal est reconnu par la loi comme un être sensible, voici que l’on découvre, à quelques pas de chez soi, l’horreur qu’on croyait réservée à d’autres. Un témoin anonyme nous a fait parvenir ces photos d’une ferme de Valréas, appartenant à un homme bien connu pour laisser sans eau et sans nourriture des chevaux faméliques dans de nombreux prés des environs et que tout valréassien reconnaîtra. Voulant porter secours à un âne pris dans un fil de fer qui lui faisait un garrot, voici ce que notre témoin a découvert. Attention, certaines images peuvent heurter.
Les animaux n’ont rien à manger que l’herbe rase du terrain. Certains ont des sabots très longs qui les gênent pour marcher. Une jument a mis bas depuis quelque temps : elle est extrêmement maigre et repousse son poulain qui cherche à téter. Un cheval de trait extrêmement maigre aussi les accompagne.
Un bâtiment d’où sort une odeur épouvantable attire l’attention. A l’intérieur, des cochons sont enfermés, sans eau ni nourriture, sans même de récipient à proximité. Ils marchent sur des tas d’excréments et d’ossements d’animaux. Ils sont une dizaine et parmi eux, un porcelet qui hurle. Un autre adulte ronge un os. Un sanglier se trouve aussi dans la petite troupe.
Dans un autre bâtiment, à travers la grille de la double porte, des naseaux frémissent. Le lieu est très sombre, éclairé seulement de minuscules fenêtres ; le sol est jonché d’excréments et l’ensemble grouille de puces. Il y a un petit râtelier avec un peu de foin mais pas d’eau. Là-dedans se trouvent trois ou quatre étalons, trois ou quatre ânes. Un âne mort depuis peu, sans doute, car il n’est pas décomposé, git au sol. Une chaine, comme un genre de poulie, pend au-dessus de lui et une sorte de sangle lui entoure le ventre.
Un troisième bâtiment à la porte solidement fermée révèle un intérieur sans aucune fenêtre ; et, dans l’obscurité complète, un petit poney d’une maigreur affolante est enfermé. Debout, il ne tient pas sur ses pattes. L’odeur est insupportable. Il titube sur des cadavres de chèvres et sort. Des ossements jonchent le sol. Le décor ? Une dizaine de têtes de chèvres et des corps d’ovins et de caprins en décomposition. Une poule apeurée se tient en hauteur à côté de son œuf pitoyable et sur une étagère, une quarantaine de crânes sont comme exposés (des bœufs, des chèvres). Le poney se couche, tente de se redresser et s’écroule. Impossible de le relever. Il essaie de grignoter l’herbe rase autour de lui. A l’extérieur, un cochon mort et des ossements partout sur le terrain.
L’entrée du dernier bâtiment est obturée par des parpaings. Derrière la porte, le cadavre d’un cheval désarticulé au milieu des immondices.
Devant une telle abomination, la SPA de l’Enclave des Papes a immédiatement porté plainte contre cet individu. Dès le mardi matin, le maire de Valréas ainsi que la DDPP du Vaucluse (Direction Départementale de la Protection des Populations) ont été alertés de la situation et la gendarmerie s’est rendue sur les lieux dans l’après-midi. La DDPP est intervenue le lundi 2 mars pour procéder aux constatations avec un vétérinaire. La procédure est lancée, l’enquête se poursuit, les animaux sont en cours de placement. Nous espérons maintenant, pour tous ces animaux, que la justice se saisira du dossier. Affaire à suivre…